La hernie discale peut toucher tous les chiens, mais surtout
les grandes races, notamment le berger allemand.
Comme pour toute maladie, au plut tôt est décelé le problème, plus grandes sont les chances, je ne dirais pas de guérison complète, mais au moins de stabilisation ou de ralentissement de l'évolution..
Confrontée à ce problème pour Sphinx, j'ai voulu en savoir
un peu plus sur cette maladie. La démarche est "chaloupée". L'arrière-train s'affaisse
de plus en plus, les pattes arrières s'entrecroisent lors
de la marche, elles trainent sur le sol et c'est le dessus
de la patte qui est posé à terre et non les coussinets.
Se mettre sur ses 4 pattes devient de plus en plus difficile
ainsi que la conservation de l'équilibre. La position assise
se fait sur une cuisse, les deux pattes arrières allongées du même côté. Plus tard, le chien s'assoie, les pattes croisées sous ses fesses.
Attention, ces comportements n'impliquent pas automatiquement une hernie discale, seuls des examens approfondis peuvent en déterminer la cause.
Une myélographie a détecté ces hernies. Mon vétérinaire m'a
expliqué que la matière (disque intervertébral cartilagineux)
entre les vertèbres qui sert à la bonne mobilité de celles-ci, se trouve
pour différentes raisons, arthrose ou dégénérescence, coincée
ou déformée. Cette matière en vient à comprimer la moelle
épinière qui court dans la colonne vertébrale. Les nerfs qui
parcourent la moelle sont comprimés à leur tour et ne peuvent
plus appliquer les impulsions données par le cerveau pour
actionner normalement les membres inférieurs.
Plusieurs traitements sont possibles y compris la chirurgie
(par un spécialiste) mais celle-ci n'est pas toujours applicable.
C'est le cas de mon chien qui a 4 hernies sur 4 vertèbres
qui se suivent vers le milieu de la colonne. L'opération fragiliserait
trop la colonne vertébrale, pourrait stopper le processus
ou pourrait aussi bien le paralyser complètement. Mais en
aucun cas il ne reviendrait comme avant.
D’après les différentes radios et les dires du neurologue,
cette situation a débuté dans le temps mais les principaux
symptômes ne sont pas apparus immédiatement. Il a suffit qu’un
nerf soit plus particulièrement touché à un moment donné et
coupe le « circuit » cerveau/membres.
Un traitement à base de cortisone, protection articulaire
et même strychnique (très diluée bien sûr) arrive à ce que
l'état n'empire pas trop vite. Un peu de marche, sans qu’il
se fatigue et de la gymnastique des pattes à faire trois fois
par jour pour que les muscles ne fondent pas.
Achat de chaussures pour éviter les blessures sur le dessus
des pattes et, à moyen terme, une voiturette car bien qu’il
atteigne 10 ans, c’est toujours un chiot dans sa tête, prêt
à jouer et courir.
Il faut malgré tout s’attendre à ce que dans les mois, (ou
les années j’espère) la paralysie s’étende, qu’il ne puisse
plus se lever du tout et devienne incontinent.
Cette saleté de maladie a été détectée
en août 2010. En ce mois de février 2011, Sphinx
se déplace difficilement, l'arrière-train perdant
la sensibilité. Il n'est pas incontinent mais quelques
petits "oublis" peuvent se produire. Ce n'est rien
tant qu'il ne souffre pas.
Vidéo ICI
Août 2011
: Evolution de la maladie, un an après sa détection
: l'arrière, à partir de la moitié
du corps est complètement paralysé.
Depuis quelques mois, l'utilisation d'une sonde urinaire
a été nécessaire car plus de contrôle
quant aux mictions. La sonde reste en place quelques heures
deux fois par jour, ce qui implique un traitement mensuel
supplémentaire pour éviter les infections
urinaires.
Aucun signe de souffrance, toujours très éveillé,
bon gardien, il faut par contre faire attention à
la quantité de nouriture ; en effet, toujours sous
l'effet de la cortisone, Sphinx mangerait n'importe quoi
(y compris ses sondes ! )
La voiturette reste beaucoup plus souvent au garage, les
sorties fatiguent et la force n'est plus là pour
maintenir le dos dans une bonne position.
Octobre 2011 : le poids mort de la moitié
du corps ne lui permet plus de s'asseoir tout seul. Mais
le pshychique est toujours intact.
Qu'implique le fait
d'avoir un grand chien paralysé ?
Tout d'abord, avoir
une bonne forme physique, ensuite, du temps, surtout de
l'amour et le respect de son chien et enfin, il faut bien
le dire, les moyens financiers.
Comment se passe une
journée normale :
-Le matin, enlever les
crottes faites la nuit, le chien ne maîtrise plus
ses envies.
- Poser la sonde urinaire, évacuer le plus gros et
mettre ensuite la poche qui va se remplir plus ou moins
vite selon que le chien a beaucoup bu ou pas.
- Préparer les médicaments (6 ampoules, 3
petits cachets, 2 gros cachets et 2 portions de pâtes
genre pâte de fruit) sous les aboiements, il semblerait
que je ne sois pas assez rapide à son goût.
- Faire sa toilette car n'ayant pas de sensations, il n'éprouve
pas le besoin de la faire lui-même, ce qui implique
d'avoir la force de remuer et soulever le chien (42 Kg)
- Nettoyer sa couche, son emplacement et le matériel.
Plus tard, enveler la
sonde, nettoyer le matériel, éventuellement
le chien. En soirée, remettre la sonde jusqu'au coucher,
le libérer de la sonde pour la nuit et nettoyer le
matériel.
Le tout avec patience,
ça paraît évident, mais ce n'est pas
le cas pour certains, et ne pas considérer le chien
comme un objet à poser dans un coin jusqu'à
la prochaine action. Changer sa position pour éviter
des escarres. Il a des besoins tout au cours de la journée
et sait le faire comprendre, ce qui demande de la disponibilité.
Avec une moyenne de vie d'une douzaine d'années, bien se poser la question quand on adopte un grand chien : Comment serais-je dans 10 ou 12 ans !

3 Novembre 2011 : Quinze mois après la détection de cette maladie qui devait couver déjà depuis un certain temps, la situaton s'est dégradée rapidement.
Plus question de se déplacer, seules les heures des repas avaient un intérêt pour lui. Sphinx restait en place et position données après sa toilette.
Il réclamait sans cesse, je ne pouvais le laisser souffrir.
Cette page ne reflète
que mon expérience personnelle, les soins à
apporter dans ce cas sont à établir avec votre
vétérinaire